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Brésil: menacé de prison, Bolsonaro mobilise ses partisans pour "la justice"
information fournie par AFP 29/06/2025 à 19:21

L'ancien président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro sourit lors d'une audience de la Cour suprême, le 9 juin 2025 à Brasilia ( AFP / EVARISTO SA                   )

L'ancien président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro sourit lors d'une audience de la Cour suprême, le 9 juin 2025 à Brasilia ( AFP / EVARISTO SA )

Quelques milliers de manifestants vêtus pour la plupart en jaune et vert, les couleurs du Brésil, ont répondu dimanche à l'appel de l'ex-président Jair Bolsonaro à descendre dans la rue à Sao Paulo au nom de la "justice", alors qu'il est menacé de prison pour tentative présumée de coup d'Etat.

"Le Brésil a besoin de nous tous, pour la liberté et pour la justice", a dit ces derniers jours l'ancien dirigeant (2019-2022) sur la plateforme X, convoquant ses sympathisants à un cortège sur l'avenue Paulista, emblématique artère de la plus grande mégalopole d'Amérique latine.

Ce mois de juin a été particulièrement chargé pour Jair Bolsonaro sur le plan judiciaire.

Lors d'une étape-clé de son procès au long cours à la Cour suprême, il a nié toute velléité putschiste lors de son face-à-face très attendu avec le juge Alexandre de Moraes, puissant magistrat honni du camp Bolsonaro.

L'ex-chef d'Etat de 70 ans est accusé d'être le "leader d'une organisation criminelle" ayant conspiré pour son maintien au pouvoir après l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Selon le Parquet, le supposé plan putschiste, qui prévoyait même d'assassiner Lula et d'autres autorités, n'a pas abouti faute de soutien du haut commandement militaire.

- "Psychopathe" -

Inéligible jusqu'en 2030 dans le cadre d'une autre affaire, il encourt jusqu'à 40 ans de prison, mais se dit victime d'une "persécution politique" visant à l'empêcher de se présenter à la présidentielle l'an prochain.

"Il y a une justice pour la gauche et un état d'exception pour la droite. Les juges de la Cour suprême n'ont même pas été élus et ils sont en train de prendre le pouvoir au Brésil", dit à l'AFP un manifestant qui se fait appeler "Julinho Coeur de lion".

Chauve comme le juge Moraes, ce sexagénaire porte une toge noire de magistrat, avec une simple couche en guise de bermuda et de longues chaussettes blanches.

"Alexandre de Moraes est un psychopathe, il a déchiré la Constitution", insiste-t-il.

A la mi-juin, l'étau judiciaire s'est encore resserré contre le camp Bolsonaro: la police fédérale a recommandé l'inculpation d'un des fils de l'ex-président, Carlos, soupçonné d'avoir participé à un réseau présumé d'espionnage illégal durant son mandat.

Selon les enquêteurs, Jair Bolsonaro était le "principal destinataire" des informations obtenues, tout en étant "au centre des décisions" concernant le choix des personnalités espionnées par une "structure parallèle" au sein de l'agence de renseignements Abin.

- "Pacification" -

"Cette manif, c'est n'importe quoi. Ce type (Bolsonaro) qui voulait faire exploser Brasilia et tuer son adversaire politique, il devrait aller en prison. Je ne sais pas comment des gens peuvent encore venir ici pour le défendre", commente Dionisio Teixeira, vendeur de disques vinyles sur l'avenue Paulista, habituellement transformée le dimanche en grande voie piétonne où les habitants de Sao Paulo viennent se promener.

L'ancien président brésilien d'extrême droite Jair Balsonaro salue ses partisans lors d'une manifestations, le 7 mai 2025 à Brasilia ( AFP / Sergio Lima )

L'ancien président brésilien d'extrême droite Jair Balsonaro salue ses partisans lors d'une manifestations, le 7 mai 2025 à Brasilia ( AFP / Sergio Lima )

Plusieurs manifestations ont été organisées depuis le début des déboires judiciaires de Jair Bolsonaro, mais l'affluence semble s'être effritée ces derniers mois, y compris ce dimanche.

Selon les calculs de l'Université de Sao Paulo, environ 45.000 personnes avaient participé au dernier cortège sur l'avenue Paulista en avril, près de quatre fois moins qu'en février (185.000).

Lors de ces dernières manifestations, le mot d'ordre était l'"amnistie" des personnes condamnées pour les évènements du 8 janvier 2023 à Brasilia.

Ce jour-là, des milliers de bolsonaristes avaient saccagé les lieux de pouvoir dans la capitale brésilienne, réclamant une intervention militaire pour déloger Lula du pouvoir, une semaine après l'investiture du président de gauche.

"Il faut parler de liberté et prôner la pacification", a déclaré récemment le gouverneur de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas, qui s'est rendu au cortège dimanche.

Cet ancien ministre de M. Bolsonaro est l'un des principaux noms cités pour représenter le camp conservateur à la présidentielle de 2026. L'ancien président n'a toutefois pour l'heure adoubé personne, espérant encore faire annuler son inéligibilité.

2 commentaires

  • 21:29

    Les communistes n’aiment pas les opposants


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